
Prendre la parole : la bonne distance avec son public
Parler en public
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Parler en public à la bonne distance…
La bonne distance avec le public est donnée par le sujet et la situation.
Un humoriste, un homme politique en campagne, un PDG devant ses actionnaires, un manager, un scientifique devant un public de savants ou à la télévision pour le grand public, n’adoptent pas le même ton ni la même attitude. La distance de ton, de rythme, de vocabulaire, d’intensité n’est jamais la même. Même si la parole en public est le plus souvent une manifestation de pouvoir.
La prise de parole est une prise de pouvoir
- Pouvoir sur soi, sur ses peurs, sur ses doutes
- Pouvoir sur le langage et les mots
- Pouvoir sur les autres en tant que porteur d’un « pouvoir » : mandat, compétence, communication, consigne, savoir-faire, autorité…
Le pouvoir exige une distance : de hauteur, de respect, d’autorité.
Et parfois même un podium pour se mettre en vue et pour être mieux entendu. Car la vue participe à l’écoute comme nous allons le voir. Cela n’empêche ni la spontanéité, ni l’humour, ni la joie, la bienveillance ou la complicité.
Voici quelques indicateurs à surveiller quand on prend la parole en public. Que l’on soit un homme politique, un manager, un conférencier, un entrepreneur en ligne… Qu’il s’agisse d’une prise de parole devant des collègues, en réunion, devant des électeurs, devant un jury ou face à une caméra.
Prendre la parole : la posture physique
La distance physique est donnée par la posture. Physique et psychologique. La posture est le pilier de notre énergie et de notre état intérieur, de notre confiance. Elle tient l’édifice. Elle doit allier verticalité et ouverture. Solidité et souplesse. A la façon du roseau pensant « qui plie mais ne rompt pas ».
La posture donne la tonalité de la personne. Sa présence, son charisme… Dans une prise de parole, elle pose la distance avec le public.
La posture intègre :
- La verticalité
Assis ou debout. Tête haute. Colonne vertébrale alignée. Plexus ouvert.
- L’ancrage au sol
Les mots, les phrases, les idées, s’inscrivent dans un ressort d’élan qui part de notre appui au sol. Qui part des pieds « plantés ».
- L’élan
Il ne suffit pas d’émettre des mots ou des phrases, il faut qu’ils portent. Qu’ils aient un impact donc un élan. Comme on s’élance à partir d’une planche d’appel pour sauter haut, sauter loin. Comme on donne de l’attaque à sa parole.
- La confiance en soi
L’alignement de la posture sous-entend l’alignement intérieur. C’est-à-dire la légitimité et la confiance en soi, sans quoi rien n’est facile et tout est fragile.
Exercice :
Prenez une minute et concentrez-vous. Les yeux fermés. Je vous demande de visualiser les postures ou « allures » de : Barak Obama, Du général de Gaulle, Jacques Chirac, François Hollande, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, etc.
Est-ce que vous faites un rapprochement entre la posture visuelle de chacun et son parcours politique ?…
Prendre la parole : la posture vocale
La voix est une grande méconnue. Mal connue, mal aimée, mal vécue. Je parle de la voix parlée. La voix comme un corps invisible qui se dévoile à l’oreille. Et qui donne une impression de proximité ou de distance.
- Une voix rentrée éloigne ou oblige à un effort, à tendre l’oreille.
- Une voix dure, aiguë ou nasillarde, agresse.
- Une voix timide crée de la distance. On n’ose pas l’approcher ou la déranger
Nous le savons, la plupart des personnes n’aiment pas s’entendre. Ce faisant, elles perdent un capital précieux. Elles perdent surtout une part de la maîtrise de leur pouvoir. D’où une voix : trop forte, trop légère, rentrée, nasillarde, agressive, trop aigue, indécise, inaudible, sombre, tendue, monocorde, engorgée…
Chacun(e) se définit par sa voix. Chaque voix peut se corriger pour plus de tonicité, rondeur, empathie, sourire, cohérence, efficacité. Cela se travaille au même titre que la tonicité musculaire, l’équilibre de la santé, l’apprentissage d’une langue, etc.
Prendre la parole : la posture verbale
La posture verbale est donnée par notre relation au langage. Je laisse de côté le message qui n’est pas l’objectif ici.
La distance est donnée ici par le rapport que chacun entretien avec la langue. Cela s’entend dans sa diction, dans sa façon de respirer, son phrasé… Autorité ou soumission ? Liberté ou complexe ? Or la langue c’est le pouvoir ! La langue est un marqueur social. Ou bien on se comporte en « patron » de sa parole. Ou bien on en reste le « sujet » maladroit ou intimidé.
Certains parlent comme s’ils marchaient sur des œufs. D’autres au contraire nous donnent le sentiment de mordre dans un fruit juteux. Le plaisir dégagé n’est pas le même. L’autorité n’est pas la même.
La différence se fait entre la crainte coupable et le plaisir gourmand et partagé.
Exemples :
- Une diction molle génère le doute ou l’incertitude…
- Une diction précipitée fatigue. Pas d’empathie.
- Une parole timide ou enfermée rétrécit le propos. Ne fait pas rêver, semble loin.
- Une parole imprécise ne fait pas autorité. Laisse indifférence.
Ce sont autant de distances physiques, affectives, intellectuelles ou sociales. Avec un impact certain sur la relation avec ses proches, ses collaborateurs, sa hiérarchie ou ses clients. Conclusion : soigner sa diction !
Prendre la parole : avoir l’œil
L’œil fait la proie…
Autrement dit l’œil décide de l’objectif et de la portée.
Et la parole porte où le regard porte.
Sans une définition du regard il ne peut y avoir de définition de la distance. Que ce soit en public ou face à une caméra.
C’est l’œil qui qualifie l’auditeur. Qui lui donne de l’importance. Qui crée une relation vivante. Sans quoi les mots ne sont que du brouillard lancé dans le vent. Je vous invite à vous adresser à chaque interlocuteur en le regardant avec intérêt. Comme une personne unique et rare.
Voici quelques mesures d’évaluation du regard en public
- Intérieur ou extérieur
- Distant ou complice
- Vif ou léger
- Présent ou absent (certain(e)s ne regardent pas leur public.
- Décidé ou Incertain
Prendre la parole : la gestuelle / le masque
La distance est également donnée par le geste.
Les gestes sont un bon indicateur de la liberté intérieure de la personne. Dans sa façon d’embrasser l’espace. D’inviter son public du geste et de la voix. De s’ouvrir : large ou étriqué.
Il n’y a pas d’obligation à faire des gestes. Mais il y a obligation à libérer le corps (image du roseau). Sans quoi la parole semble rétrécie.
Le visage participe de façon importante à la dynamique de la parole. Autant pour l’énergie de diction que pour la précision de l’intention.
Attention aux visages figés qui génèrent une parole rigide et monocorde.
Voici quelques indications des expressions du visage qui connotent la parole
- Ouvert ou Fermé
- Tendu ou mobile
- Souriant ou grave
- Inquiet ou tranquille
Présence
Elle est donnée par tous les paramètres précédents + un autre : la motivation ou l’enthousiasme… Quelle que soit son appellation c’est l’envie de donner, de faire partager. Cela aussi se travaille, s’améliore, se met en scène.
Avant toute prise de parole, n’oubliez pas d’allumer la lumière intérieure de votre désir. Cela créé la proximité. Et resserre le cercle captif de vos auditeurs.
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