Qui se cache derrière LA VOIX DE…
EDOUARD PHILIPPE
Monsieur le Premier ministre, votre voix m’intéresse!
Cliquez sur la vidéo ci-dessus pour découvrer l’analyse de Jean Sommer sur la voix d’Édouard Philippe
Monsieur le Premier Ministre, votre voix m’intéresse !

« Portrait de voix » d’Édouard Philippe par Jean Sommer.
Que nous inspire la voix d’Édouard Philippe ? Quels sont les points forts ou les points faibles qui font son élocution ? Pour le savoir, je suis parti d’une interview qu’Édouard Philippe a donné à la chaîne de télévision France 3, Centre Val de Loire, en mai 2018.
La Première impression qui se dégage est la suivante.
J’entends la voix d’un homme modeste, sincère et convaincu. Qui ne cherche pas à se mettre en avant. D’une nature plutôt réservée. Quelqu’un qui ne s’écoute pas… assez !
J’entends aussi une voix craintive et sous pression. Ce qui s’entend dans des respirations courtes voire oppressées. D’où l’impression souvent d’un manque d’assurance… On en reparle…
Chaque voix nous raconte une histoire…. Alors que nous dit la voix d’Édouard Philippe ?
Pour écouter et analyser la voix d’Edouard Philippe, je propose quatre critères :
- Le timbre
- L’élocution
- La portée
- Le caractère
Le timbre de voix
D’ÉDOUARD PHILIPPE
“Sans doute la voix d’un timide au départ qui s’est affirmé avec le temps…”
La voix est bien timbrée. On y entend les graves et les médiums d’une voix d’homme, équilibrée.
Néanmoins, c’est une voix qui semble se faire modeste. Qui n’ose pas déborder de la bouche. Comme enfermée dans sa boite. Une voix retenue qui peut donner le sentiment de douter.
C’est d’autant plus visible du fait du corps, peu impliqué. Et de la respiration courte. D’ailleurs, il respire peu sauf quand il y a essoufflement intérieur, juste avant l’asphyxie !
Sans doute la voix d’un timide au départ qui s’est affirmé avec le temps et qui gagnerait à s’affirmer plus encore, et plus largement.
Je vous en reparle avec l’élocution…
L’élocution
D’ÉDOUARD PHILIPPE
Veillez, vous aussi, à ne pas manger les fins de phrases !
A force de petite bouche, il lui arrive de manger des mots comme dans la phrase les « petites lignes » où « petite lignes » est inaudible alors qu’il contient l’objet de l’explication.
Veillez, vous aussi, à ne pas manger les fins de phrases !
Les effets cumulés d’une voix contrainte dans une bouche qui articule peu, avec un visage relativement figé, produit une égalité de ton, une monotonie qui renforcent le sentiment d’ennui ou de doute.
On entend bien que des voyelles pauvres associées à une élocution précipitée ne favorisent pas la modulation. Or, elle est très importante pour la musicalité du discours et le confort de l’écoute.
La portée de la voix
D’ÉDOUARD PHILIPPE
La parole est parfois à la limite du marmonnement.
Tout se passe comme si Édouard Philippe n’osait pas laisser échapper les mots. Des mots qui glissent en surface. Qui n’accrochent pas vraiment l’oreille. Des mots pourtant attendus et peut-être espérés…
Comme s’il nous parlait en marchant sur des œufs. Sans donner de poids à son message, ce qui peut faire contre sens avec l’intérêt du propos.
Ce n’est bien sûr pas la volonté d’Edouard Philippe. Cela trahit plutôt un complexe culturel en rapport avec la maîtrise du français. Une vieille douleur ou une vieille crainte ? La peur de l’écorcher ? L’envie de le ménager pour ne pas se trahir, ne pas déraper ou se faire remarquer… Se sentir fautif ! Il faudrait l’interroger sur ce point
La parole est parfois à la limite du marmonnement. A cet instant, on aurait besoin d’une parole posée, explicative, pédagogique même… Mais on constate toujours cette précipitation qui frise l’effet langue de bois : on entend sans entendre.
C’est dit sur le mode de la banale conversation alors qu’on aurait besoin de la voix du responsable, celui qui vient nous chercher pour nous éclairer ou nous convaincre.
Le caractère
D’ÉDOUARD PHILIPPE
“Ça passerait pour de l’arrogance s’il n‘y avait, de temps en temps, ce brin de pudeur adolescente ou de gêne.”
Il y a chez Edouard Philippe dans cette vidéo comme un divorce entre la sincérité du regard et le brouillard des mots.
Il y a une lutte, me semble-t-il, entre l’homme public et l’homme privé, entre l’intime et l’extérieur, entre le citoyen et l’homme politique.
Au final, il me donne l’impression d’un honnête homme surpris dans la peau d’un autre… Dans la peau d’un ministre par hasard…
Pas totalement à l’aise ou à sa place dans le rôle qu’il doit jouer, avec toujours une volonté de sérieux et de responsabilité. Comme dans un costume tout neuf qu’il ne faut pas froisser.
J’entends chez Édouard Philippe la voix d’un homme sensible et bon, mais sans doute inquiet. Pas forcément taillé pour la politique. D’où l’impression qu’il dégage d’être là sans être là, comme un personnage rêvant d’être transparent.
Ses défauts de puissance, d’élocution et d’affirmation finissent par nous faire ressentir une forme d’indécision dommageable à son poste.
Il serait avisé, pour le Premier Ministre de la France, de corriger cette faiblesse dans sa communication orale. D’autant que l’homme est courageux et batailleur. Il le prouve en allant au contact des mécontents ou de l’adversité. Il est présent dans la bataille. Présent dans la tempête, où il fait face.
Qui se cache derrière la voix de…
ÉDOUARD PHILIPPE
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